Après le conflit avec le Mexique et la nouvelle prise de possession par la "Jeanne d'Arc" le 26 janvier 1935, l'île Clipperton fut rattachée au gouvernement des "Etablissements français d'Océanie" le 12 juin 1936.
Délaissée pendant plus d'un siècle par la France (10 visites de la Marine nationale entre 1858 et 1958), l'île reçoit à partir de 1945, des visites françaises plus fréquentes, tout d'abord de bâtiments de guerre, puis à partir de 1966, des missions scientifiques et/ou militaires associées. Les périodes de séjour ou d'occupation françaises les plus longues furent celles des Missions Bougainville qui restèrent trois fois six mois entre 1966 et 1969 réalisant de très précieuses études sur l'hydrobiologie et la bathymétrie du lagon, sur la faune et la flore (voir notamment la bibliographie de NIAUSSAT P.M. et EHRHARDT t) (1)
Les Missions Bougainville de 1966 à 1969
Le 6 juin 1966, le bâtiment de débarquement de chars Blavet amena sur l'atoll un groupe de quinze personnes composé du chef de détachement, le Commandant Jean Raguet (2), d'un médecin de 1ère classe et de treize officiers-mariniers. Ce fut la première "Mission Bougainville" envoyée par le général de Gaulle ... au moment des essais nucléaires aériens réalisés en Polynésie française. L'ordre de mission était on ne peut plus sommaire : 1. Occuper l'atoll, interdire l'accès à des forces étrangères et recevoir les éventuels visiteurs étrangers (de nombreuses visites de scientifiques américains ont été signalées ces années-là). 2. Installer une station météorologique et en assurer les observations 3. Réaliser une monographie sur l'atoll et étudier notamment l'état de l'ancienne piste d'aviation ainsi que le lagon pour amerrissage d'hydravion. Mais les études qui ont été conduites ont apporté une somme considérable de nouvelles connaissances portant notamment sur l'hydrographie et l'hydrobiologie du lagon jusque là pratiquement inconnu (voir l'ouvrage de synthèse du Dr P.M. Niaussat, 1986, "Le lagon et l'atoll de Clipperton" et les nombreux articlesde J.P. Ehrhardt et P.M. Niaussat)
Cinq missions de trois à quatre mois chaque année se sont succédé de 1966 à 1969.
Les vestiges de cette présence subsistent sous forme de ruines de baraquements et de tôles effondrées dans le bois de cocotiers que l'on nomme aujourd'hui Camp ou Bois de Bougainville (Photos 4 et 5). Par contre, des légumes, des fruitiers et d'autres variétés d'arbres qui furent plantés, aucune espèce n'est présente aujourd'hui, aucune n'ayant résisté aux tempêtes et aux crabes.
INFO RECHERCHE : Des anciens des Missions Bougainville essaient de retrouver tous ceux qui ont participé à ces Missions. Si vous en êtes, ou si vous en connaissez, vous pouvez nous laisser un contact ou des coordonnées que nous transmettrons. Vous en aurez rapidement des nouvelles. Merci pour eux.
(1) La monographie de 1960 de Marie-Hélène SACHET qui séjourna six mois sur l'île en 1958 reste à ce jour l'étude la plus complète.
(2) Le Commandant Raguet a par la suite dirigé l'Ecole des Fusiliers Marins de Lorient, puis a été nommé Amiral avant de prendre sa retraite à Paris où il vit toujours.