Une ressource du futur pour CLipperton ?

Le champ de nodules polymétalliques tapissant le fond du Pacifique nord-oriental est un des plus vastes et des plus riches de la planète.
Il s'étend entre la fracture de Clarion (Ile Clarion, Mexique) et celle de Clipperton (carte).

	Nodules prélevés à la station 21 (voir tableau ci-dessous) (Ph. C. Jost)
	Envoi du sondeur (par C. Jost, à droite) au large de Clipperton (Mission SURPACLIP)

	Sondeur Reineck utilisé lors de la Mission SURPACLIP pour prélever des nodules et des boues sous-marines par 3500m de fond (Ph. C. Jost)
	Les zones de permis minier français dans le Pacifique Nord-Est (comm. IFREMER 2004)

Les nodules polymétalliques sont des concrétions d'oxydes de métaux divers (nickel, manganèse, cobalt, ...) formés sur les fonds des bassins océaniques par roulement sous l'effet de flux et courants d'eaux froides plus riches en oxygène. La réserve de cette zone a été évaluée à quelques milliards de tonnes de nodules d'une teneur en manganèse d'environ 29%, de nickel à 1,4%, de cuivre à 1,2%, de cobalt à 0,25%. En traitant 1,5 millions de tonnes de minerai par an, une exploitation industrielle fournirait environ 80% des besoins français en manganèse, 55% en nickel, 5% en cuivre et 2 fois ceux en cobalt.

Le développement des techniques d'exploitation rendra bientôt possible leur prélèvement, mais les coûts élevés de prélèvement et la disponibilité de réserves métallifères encore abondantes sur terre rendent peu probable ce type d'exploitation à court terme.

Les prélèvements effectués en novembre 1997 par la mission océanographique mexicano-française SURPACLIP n'avaient pas encore été faits dans la zone orientale de Clipperton. Ils ont révélé une grande abondance de nodules qui couvrent parfois 90% de la surface dans la zone française, tant à l'Est qu'au Nord de Clipperton, mais, par contre la faible présence de concrétions sur les fonds des eaux internationales. Si l'on est capable d'exploiter industriellement les nodules d'ici quelques années par 4000m de fond, il faut reconnaître que leur intérêt dans un avenir à court et moyen termes ne fait pour l'instant pas l'unanimité.

La France a été enregistrée comme "investisseur pionnier" le 17/12/1987 : un site d'exploitation de 75 000km² lui a été attribué dans l'océan Pacifique (carte). C'est le consortium français AFERNOD (Association Française d'Etude et Recherche des NODules polymétalliques) auquel est associé l'IFREMER qui s'attache à développer ce champ d'investigation minier prometteur. L'IFREMER a réalisé la campagne NODINAUT (dir. J. Galeron) en mai 2004 dans le but d'établir un état de référence de la diversité biologique des communautés benthiques et des caractéristiques du milieu pouvant influer sur cette diversité, avant une éventuelle exploitation des nodules. La campagne Nodinaut s'est achevée le 28 juin à Nouméa, Nouvelle-Calédonie. Elle a été réalisée à bord de L'Atalante, navire de l'Ifremer, équipé du submersible habité Nautile.

Résultats de quelques sondages réalisés lors de la mission mexicano-française SURPACLIP de 1997 avec le navire océanographique El Puma de l'Universidad Nacionale Autonoma de Mexico :